Mon Processus d'Ecriture
Parlons d’écriture les gens.
J’adore écrire.
J’aime saisir les drôles de trucs qui se passent dans ma tête et les mettre sur papier.
Sur ordi. Sur Facebook. Peu importe.
Quand j’écris je ne pense jamais à qui va lire, à ce que les gens vont dire.
Quand j’écris je dois dire merde à beaucoup de choses.
D’abord je dois assommer ma critique intérieure.
Au début j’avais trouvé un moyen efficace.
Je lui refilais de l’alcool et ça lui suffisait, elle se taisait et me laissait m’exprimer.
Gin, vodka ou bière elle s’en foutait.
Ouep elle est cheap mon inner critic.
Au fil du temps mon foie a rouspété, et ma tête aussi.
Ma tête s’en prenait plein la gueule le lendemain (ha, see what i did there ?) et à force elle n’avait plus envie d’y participer.
Alors je me suis inclinée : oui j’écris avec le cœur, mais ma tête j’en ai quand même besoin.
J’ai commencé à remplacer l’alcool par les émotions.
Il fallait à tout prix que je vive.
Fallait que je ressente TOUT.
Fallait que j’expérimente TOUT.
Fallait que je me soûle à la vie.
Mais les émotions ça n’a bientôt plus suffit.
Si tu leur laisses le contrôle elles ne filtrent rien.
Comme ces gens que tu connais à peine et qui te déballent beaucoup trop, bien trop tôt.
Elles s’étalent dans tous les sens.
Alors au final, tout ça devient une danse.
Entre les émotions,
ma tête,
mon cœur
et ma critique intérieure.
Faut que ça valse,
faut que ça swing,
faut que ça se plante et que ça improvise!
C’est tout fouillis, c’est super trippant.
Souvent ça veut rien dire, mais c’est tellement excitant !
Et puis quand ils sont parvenus à une sorte d’accord,
quand ils sont fatigués de danser,
il est temps que j’appuie sur le bouton « publier ».
J’aime pas cette partie là: deux ans que j’écris publiquement et ça me terrifie toujours autant.
Celui en charge de la publication c’est l’Ego.
C’est le genre de type qui passe tellement de temps à se convaincre qu’il est mieux que tout le monde qu’au final il passe à côté de tout.
Ah c’est sûr, c’est un beau gosse l’Ego.
S’il pouvait il resterait bien au chaud à l'intérieur à s'admirer.
Longtemps je l’ai laissé tout décidé.
Et puis un jour je me suis mise à l’emmerder.
Je lui laisse de moins en moins de temps devant le miroir.
Je lui supprime ses accessoires.
Je lui souffle constamment « vas-y maintenant ! ».
Je le pousse dans l’allée et je le fais dégringoler dans les escaliers.
Il se retrouve souvent en pleine rue tout humilié, les cheveux ébouriffés.
Le choc l’a réveillé.
Il se relève, il ne dit rien, mais il sourit.
Il sourit aux émotions, à ma tête, à mon cœur, à ma critique intérieure.
Alors il me prend doucement la main.
Et c’est ensemble qu’on se décide enfin à appuyer
sur le bouton
« publier ».