LES FAUSSES : ÉTAPES DU SUCCÈS
(Article long, youpiii! :D )
L’année passée j’ai écrit un article sur le syndrome de Noel.
Cette idée que parfois l’attente d’un événement est bien plus réjouissant que l’événement lui-même.
Tu vois, quand j’étais enfant c’était pas tant le jour de Noël que j’aimais:
C’était ces matinées où l’on ouvrait les petites fenêtres du calendrier,
C’était les décorations de Noël dans les magasin,
C’était les soirs où l’on se couchait avec le coeur tout plein de bonheur en se réjouissant de toute cette magie qui donnait enfin sens à cette vie.
(ah si si si!)
Pour moi toute la joie était dans l’attente,
alors que le jour J m’ennuyait presque un peu:
ouvrir les cadeaux c’était toujours sympa, mais rien d’extraordinaire comparé à la saveur des mois d’avant.
J’ai sincèrement cru être la seule dans ce délire (comme souvent!),
mais après sa publication j’ai réalisé qu’on était nombreux à expérimenter de drôle de sentiment:
vouloir retarder A TOUT PRIX ce qu’on attend,
parce qu’on sait pertinemment que c’est le chemin le plus kiffant.
Le piège là-dedans?
C’est que quand c’est TOI qui décide de ton nouveau noël (rêve/objectif ou autre!),
tu auras tendance à procrastiner les actions pour le réaliser parce que t’es tellement tombé(e) IN LOVE de l’attente que tu n’as plus envie qu’elle se termine.
Je ressens un peu ça en ce moment.
Des années que je rêve de devenir nomade digitale,
et maintenant que je touche ce rêve des doigts,
je ressens l’anxiété de la période de réjouissance se terminer,
et ce sentiment de VIDE terrifiant que rencontre toute personne qui matérialise ses désirs les plus fous dans la réalité.
(Vous me suivez encore ou vous vous dîtes « elle est vraiment pas nette cette Laura?! » huuuu#lapeurdujugementnesenvajamaiiiiis! ;) )
Or aujourd’hui j’ai envie de te parler d’une variante encore plus vicieuse du syndrome du Noel que j’aime appeler « les fausses étapes du succès. »
La première fois que j’en ai entendu parler c’était en Corée du Sud.
J’étais partie là-bas pour apprendre le coréen, et tous les matins de la semaine j’avais des cours dans une université à Sinchon (clin d’oeil pour les connaisseurs!) avec une bande d’étrangers qui comme moi avaient décidé que c’était une façon judicieuse de passer leur temps.
Le semestre venait à peine de commencer quant un nouvel élève a débarqué et je me souviendrai toujours des premiers mots qu’il a prononcé:
« Mon rêve c’est d’apprendre le japonais, mais je suis d’abord venu ici apprendre le coréen parce qu’on m’a dit que c’était plus facile de commencer par cette langue-là. »
SAYYY WHAAAAT???
Tu rêveeees d’apprendre le japonais et tu décides de ton plein gré de faire un détour de plusieurs années par la Corée juste parce que soi-disant ce serait « les étapes à suivre pour faciliter la réalisation de ce rêve? »
Ah je te jure les amis j’étais CHOQUÉE.
Sauf que tu sais ce que j’ai réalisé genre 10 ans plus tard?
(oh ça vaaaa j’étais super jeunette quand j’ai débarqué en Coréeeeee! :p)
Que c’était EXACTEMENT ce que j’avais tendance à faire avec tous les rêves de ma vie.
Et accessoirement, que souvent ce qui nous choque le plus chez autrui c’est parce que c’est un truc à travailler en nous (mais bon, c’est pas le sujet, just sayyyyiiing :p ).
Tiens, rien que pour cette histoire de coréen.
Tu sais ce que j’ai failli faire, histoire de bien détourner ce rêve?
M’inscrire dans une université ALLEMANDE à Berlin dans la section coréenne (?!?) plutôt que d’aller à la source et tout faire pour habiter en Corée!
Bon heureusement, une visite éclair dans cette université à Berlin m’a convaincue rapidement que c’était un plan foireux vu le niveau des élèves allemands qui s’étaient retrouvé dans cette section un peu par hasard.
Bref, quoiqu’il en soit quand je cherche bien,
je réalise que c’est un drôle de comportement que j’ai tendance à adopter dans plein de domaines de la vie.
Tu sais, un peu comme ces mecs qui draguent la meilleure amie de la fille qui leur plait vraiment parce que soi-disant c’est une bonne technique de drague (sérieux les mecs WASISTDAS?! ;) ).
Encore l’autre jour je parlais avec un ami sud-américain de ma future expatriation en Espagne et il m’a répondu:
« Laura je ne comprends pas: tu veux apprendre l’espagnol, échapper à l’hiver, être dépaysée, expérimenter une autre culture, t’imprégner de l’ambiance latineeee histoire d’amener un peu chaleur et de sensualité dans ton sérieux de Suissesse (#truth ),
et toi tu préfères aller habiter en Espagne AVANT l'Amérique Latine, comme une sorte d’étape intermédiaire à ce que tu veux vraiment? »
You seeeee?!
Un schéma chez moi je vous dis les gars.
Bon, en l’occurence j’ai découvert aujourd’hui des arguments très intéressants qui penchent la balance en faveur d’une expatriation vers l’Espagne (affaire à suivre!), mais tu vois l’idée.
Je crois qu’on m’a tellement mise dans la tête cette notion qu’on devait forcément passer par mille étapes avant de faire ce qu’on veut vraiment que ça reste ancré dans la façon dont je gère mon activité, mes rêves et ma vie.
En gros on s’impose tout seul des tonnes de contraintes et d’étapes intermédiaires juste parce qu’on croit que les choses doivent se faire comme ça.
Et puis un jour en trainant sur les réseaux sociaux on entend parler d’une fille de 8 ans qui est devenue artiste millionaire en s’éclatant grâce à ses tableau parce qu’à cet âge-là elle s’est pas encore fait avoir par les drôles de règles de la société.
Ou encore d’une coach sortie de nulle part qui en 6 mois fait le même chiffre d’affaire que tu as mis 3 ans à atteindre.
Sans parler de ta pote qui s’est mariée spontanément avec un mec en or rencontré au supermarché,
alors que toi tu jongles entre les rendez-vous Tinder et que tu évalues chaque début de relation en fonction de tous ces plans que tu avais pour ta vie (et qui se déconstruisent petit à petit!).
Tout ça pour dire qu’on a tous tendance à se créer des obstacles interminables et des fausses étapes vers l’accomplissement de nos rêves pour deux raisons je crois:
1) Une dose de syndrome de Noël et la peur du VIDE qui vient avec chaque rêve réalisé, alors on fait TOUT pour les retarder;
2) Un manque de confiance en nos capacités de créateur (dû à un mélange de croyances limitantes scolaires et familiales, tout ça tout ça.),
alors qu’elles sont TELLEMENT PUISSANTES que si on le décide VRAIMENT on peut transformer notre réalité hyyyyyper rapidement.
C’est pas juste INCROYABLE de comprendre ça?
En tout cas perso cette réalisation sonnait tellement juste en moi que ça fait trois jours que je suis dans l’inconfort total (oh yeeeeee bonjour transformation!).
Du coup j’ai passé les derniers jours à me reconnecter à mes VRAIS REVES et tout ce qui me ferait VRAIMENT KIFFER,
et à éliminer toutes les fausses étapes que j’étais prête à m’imposer comme la bonne élève que je suis encore parfois.
Et tu sais quoi?
Jamais je ne me suis sentie aussi LIBRE et PUISSANTE à la fois.
Oui, je suis terrorisée.
Oui, j’adorerais rester confortablement dans mes étapes intermédiaires alors que je sais très bien qu’elles ne sont qu’une forme cachée de procrastination et un détour de mon vrai chemin,
Mais désormais j’ai conscience que c’est A MOI de décider de ce que veux pour ma vie.
Et que ça passe par la façon dont je désire accomplir mes rêves.
Pas celle qui m’est soufflée par le monde extérieur,
pas celle qui est censée et organisée,
mais celle qui est VIVANTE,
Qui est FOLLE,
Que part des TRIPES,
Et QUI SAIT PERTINEMMENT QUI JE SUIS VRAIMENT.
Alors si toi aussi tu as tendance à te créer mille scénarios pour retarder les vrais actions qui t’appellent,
si tu aimes te prélasser dans un futur lointain de ta réussite plutôt que t’y aller DIRECTEMENT,
si la raison qui te fait emprunter mille détours c’est parce qu’au fond de toi tu as peur de ta puissance et de ses conséquences
(car toi et moi on sait que quand t’es en mode BADASS rien ne t’arrête!),
Demande-toi quelles sont ces fausses étapes que tu imposes à ton succès,
Et réalise que c’est un choix.
Le choix d’attendre à jamais ce fameux évènement,
Ou celui d’y aller directement.
Des Noël il y en aura toujours:
Mais ta vie,
tes rêves,
et tes ambitions,
c’est ICI et MAINTENANT.
Avec Amour,
Laura
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Et toi, raconte-moi: ça te parle le syndrome de Noël?
Tu te crées aussi parfois plein de fausses étapes intermédiaires à ton succès?
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L’ancien article sur le syndrome de Noël: https://www.lauranathalie.com/blog/2018/3/18/le-danger-du-syndrome-de-noel-ce-nest-pas-ce-que-tu-crois